MONICA LEITE

Monica Leite

L’univers impitoyable du fast-food

Que ce soit pour un premier job ou pour une reprise d'activité professionnelle, de nombreux jeunes postulent vers la restauration rapide. Moi-même, j'ai travaillé trois ans chez la grande enseigne au 'M' rouge. Pour ma part, les principales raisons étaient de réussir à payer les frais générés par mes études et de me faire de nouveaux amis.
Quand on entend certains dires, on pense tout de suite que la paye est misérable, que les conditions de travail ressemblent à de l'esclavagisme et que niveau CV, ce n'est pas terrible. Qu'en est-il vraiment ?

Un changement d’habitude

La restauration rapide est devenue le nouveau leader de la restauration en France. Depuis la crise économique de 2009, on voit un réel changement dans les habitudes des Français au sujet de leur repas.

En 2015, 20% des salariés français choisissaient les fast-food pour leur pause déjeuner. Ce chiffre ne cesse de grimper au vue du changement démographique qui s’opère et du temps passé pour le déjeuner. Le français actif n’a plus le temps d’aller dans les restaurants traditionnels pendant sa pause. Il mange en moyenne 31 minutes le midi, d’après le cabinet d’expertises marketing dans la restauration Gira. Donc, il choisit une formule peu chère et rapide. Comme la demande a augmenté, l’offre fait de même et crée des emplois.

Photo Fred Peters

En 2013, plus de 150.000 personnes travaillaient dans la restauration rapide. Pour bien comprendre ce fait de société, on peut prendre l'exemple du leader du marché : McDonald's. Le géant américain est bien implanté en France au point qu'il en fait son deuxième marché après les États-Unis. Aujourd'hui, en France, un restaurant fast-food sur deux est un McDonald's. Cette implantation pérenne demande au géant rouge de recruter des équipiers afin de satisfaire des français de plus en plus demandeurs de burgers. Sur son site Internet, le groupe montre des chiffres impressionnants ; plus de 1380 restaurants, plus de 70.000 salariés, près de 2.500 emplois créés et 80 % de contrats signés en CDI (données datant de l'année 2015). Des emplois qui permettent également une flexibilité sur les horaires et un laxisme sur les expériences professionnelles. Les étudiants sautent sur l'occasion pour avoir une première expérience, car ils savent à quel point financer leurs études est de plus en plus difficile sans le soutien des parents et des petits boulots. Selon l'INSEE, en 2012, près de 68 % des travailleurs étaient en temps partiels.

De plus, la restauration rapide emploie énormément en CDD ce qui permet aux jeunes de se faire un petit pécule pendant les vacances d'été.

Des conditions de travail difficiles

En 2013, plus de 150.000 personnes travaillaient dans la restauration rapide. Pour bien comprendre ce fait de société, on peut prendre l'exemple du leader du marché : McDonald's. Le géant américain est bien implanté en France au point qu'il en fait son deuxième marché après les États-Unis. Aujourd'hui, en France, un restaurant fast-food sur deux est un McDonald's. Cette implantation pérenne demande au géant rouge de recruter des équipiers afin de satisfaire des français de plus en plus demandeurs de burgers. Sur son site Internet, le groupe montre des chiffres impressionnants ; plus de 1380 restaurants, plus de 70.000 salariés, près de 2.500 emplois créés et 80 % de contrats signés en CDI (données datant de l'année 2015). Des emplois qui permettent également une flexibilité sur les horaires et un laxisme sur les expériences professionnelles. Les étudiants sautent sur l'occasion pour avoir une première expérience, car ils savent à quel point financer leurs études est de plus en plus difficile sans le soutien des parents et des petits boulots. Selon l'INSEE, en 2012, près de 68 % des travailleurs étaient en temps partiels. De plus, la restauration rapide emploie énormément en CDD ce qui permet aux jeunes de se faire un petit pécule pendant les vacances d'été.

On peut distinguer plusieurs comportements éloquents quand on travaille dans ce genre d'établissement ; néanmoins, tous les équipiers s'accordent sur une chose : le bruit et les cris.

« Les managers te speedent et crient tout le temps, explique Lucie, 21 ans, qui a travaillé dans un fast-food des Champs-Élysées, tout le monde hurle en même temps pour passer les commandes. Le bruit est incessant et abrutissant. Je rentrais chez moi avec un mal de tête pratiquement tous les soirs. »

Quant à Marion, 24 ans, responsable de la formation des nouveaux équipiers dans un restaurant de Montpellier, c'est la même chose : « Si je 'gueulais' pas sur les équipiers comme des chiens, mon manager n'était pas du tout content. »

Si l'on creuse un peu plus, on peut constater un management agressif et égocentrique. Benjamin, équipier d'un fast-food à Lyon, se souvient : «Les managers n'ont pas d'études supérieures. Quand des étudiants de niveau bac +2 sont équipiers, ils en profitent pour se défouler. Ils ont du pouvoir alors ils font les petits chefs. »

Ces facteurs négatifs entraînent de nombreuses démissions. « Le turn-over est élevé, rapporte Marion, environ un tiers des contrats que l'on signait partaient volontairement au bout de quinze jours. » Pour cette raison, la restauration rapide est en recrutement permanent de nouveaux éléments, qu'elle forme afin de les rendre plus opérationnels sur le terrain.

Expérience sur le CV

Dans l'inconscient collectif, être équipier dans un fast-food, c'est le travail de celui qui n'a pas réussi dans les études et dans sa vie. Ce n'est pas valorisant. Seulement voilà, avec le temps, de nombreux anciens équipiers ont réussi à faire valoir leur expérience dans un fast-food. Les recruteurs y voient une preuve de persévérance et d'adaptabilité dans le monde du travail. Pour Marion : « Dans l'esprit des gens, le fast-food, c'est limite de l'esclavagisme. Alors tenir plus d'un an là-bas, sur un CV, ça montre que tu as envie de travailler. » C'est le même constat pour Adrien : « J'avais un peu honte d'avoir travaillé en fast-food en sortant de l'école avec un niveau master I, explique Adrien. Mais le recruteur y a vu une preuve de courage et de tempérament. »

Alors, je confirme, une expérience dans un fast-food vous donne plusieurs qualités non-négligeables ; la volonté, le travail d'équipe, la gestion du stress, la facilité d'effectuer plusieurs tâches. Pour certains domaines, comme la communication ou le commerce, ces qualités sont très bien vues et suscitent un attrait pour le candidat qui postule.